Migration des Hauts-De-Seine vers le Nord (le département)

Rédigé par guillaume Aucun commentaire
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Depuis le 25 juillet 2022, notre famille a déménagé pour le département du Nord de la France. Auparavant nous habitions Châtenay-Malabry dans le sud du 92, département qui fait parti des plus riches de France, maintenant nous sommes passés à l’extrême opposé.

Glageon notre commune d’accueil est à côté de Fourmies, une des villes les plus pauvres de France avec Denain (59 également) où le taux de chômage est de 40 %.

Cela a amené beaucoup de changements pour nous, mais pas tant pour les raisons qu’on aurait pu supposer. En effet nous sommes passés d’une zone urbaine dense 33 000 habitants à une zone rurale de 1800 habitants. Le rythme y est tellement plus lent que nous avons eu et avons encore du mal à nous y adapter. Rien que part les temps de transports qui sont au moins divisés par 3 ! Résultat lorsque ma compagne rentre du travail avec près de 1h30 d’avance par rapport à notre ancien rythme, nous tournons en rond…

Le rythme imposé par une zone urbaine dense, nous laissait tellement peu d’espace pour les loisirs, la lecture etc. que maintenant nous nous cherchons. Maintenant nous avons du temps pour réfléchir, penser et discuter ! Ce qui pouvait nous être enlevé par notre ancienne vie. Dire que nous ne pouvions pas discuter avant n’est pas vrai en soit, mais le rythme nous permet de nous poser et de prendre le temps. Nous avons le temps de discuter avec nos enfants de leur journée en prenant le goûter par exemple.

Auparavant c’était parfois la cohue au premier qui parlerait pour raconter ce qu’il a, à dire ou pour ne pas oublier une information importante pour notre foyer par exemple.

Mais la comparaison ne s’arrête pas là, nous apprécions la sincérité et la simplicité des gens que nous cotoyons au quotidien dans les commerces, au travail, associations etc. Nous avons retrouvé une vie sociale et culturelle assez riche, voir même plus riche qu’en Ile de France car le manque de temps, pouvait nous bloquer, ne serait ce que d’avoir couru toute la semaine, pouvait provoquer une bonne flemme pour sortir le week-end.

Arriver dans une zone rurale lorsque l’on est dans un esprit de décroissance et de « déconsummérisme » finalement s’assume très bien, à contrario parfois des personnes vivant ici depuis des années qui regrettent un accès facile à des magasins comme Zara ou autre.

Nous ne regrettons pas cette foule massée dans les centre commerciaux pour consommer les derniers produits vestimentaire et technologiques à la mode surtout en cette période de fêtes qui approche.

Après avoir vécu près de 20 ans à Châtenay-Malabry, ce choix est pleinement assumé avec ma compagne.

Au niveau de notre environnement nous avons doublé notre surface habitable, ce qui laisse assez de place à chaque membre du foyer d’avoir un espace à lui pour respirer. Nous sommes passés de 56 m² à 110m². Rien que par le fait de doubler cette surface, la vie quotidienne est moins tendue, nous crions moins et nous sommes moins tendus entre les uns et les autres. On ne réalise pas combien se loger dans des surfaces correctes peuvent amener une meilleure hygiène de vie, nous étions 4 dans ces 56m² et nous peinions, je n’ose pas imaginer la vie difficiles que peuvent mener ces familles précaires parfois à 7 ou 8 dans un studio de 20-25m², des conditions de vie inhumaine !

Alors oui je vous vois venir : « ah encore, un article de citadin bobo-écolo, néo rural ! Il n’a pas de mal à se la raconter il est pété de thunes !»

Mais en fait non, tout cela a un prix, nous avons réduit le revenu de notre foyer et je suis maintenant sans emplois. Nous avons fait un vrai choix de changement de vie réfléchit et pesé et pas seulement à cause du confinement. Nous menons cette réflexion depuis quelques année et bien avant le confinement à ce changement de vie.

Tout n’est pas si rose quand même, le changement d’environnement a été dur pour tout le monde, mon fils a des difficultés à aller à l’école (en partie à cause de la maîtresse), ses copains lui manquent et il a du mal à s’en faire de nouveau. Ma compagne (enseignante) a quitté son école qu’elle occupait depuis presque 14 ans et ses collègue/ami.e.s qu’elle adorait.

Il y a donc des tensions et des frictions, reste encore des engueulades, nous avons emmenés avec nous nos névroses et tensions, ce changement n’est pas une solution miracle à ce qui ne marchait pas avant, mais a mis pas mal d’huiles dans rouages de nos relations familiales.

Au final nous sommes mieux et bien plus apaisés qu’avant.

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